Haikyo

installation composée de 3 vidéos projetées sur la surface de trois grands murs adjacents, 4’38’’, 2013.

La montagne Ishizushi, sur l’île de Shikoku.

Une fois les habitants disparus, les maisons se désagrègent. Les pas de leurs anciens acquéreurs sont inaudibles mais traversent sans doute toujours les couloirs et foulent, invisibles, les sols en paille rapiécés. Peut-être que les passe-murailles font encore coulisser les portes, peut-être qu’ils s’adossent toujours aux murs, peut-être qu’ils continuent de fumer la pipe sous le porche les jours de pluie.

On peut les entrevoir dans l’ombre minuscules des mauvaises herbes, dans la lumière que renvoient les fleurs blanches qui poussent partout entre les pierres, vestiges d’anciennes plantations tenaces, ou dans les petits résidus poussiéreux et scintillants qui s’échappent des arbres, dans le mouvement brownien exécuté par les insectes brillants en plein vol. C’est dans cet entre-deux temps que je viens m’inscrire, en tant que visiteur ; par ma présence, je sens que je l’étire, le distend, l’altère. Je capte par la vidéo puis par un travail de montage, je trouble les lumières, les couleurs, j’y projette mes histoires.

(crédits photo : Clément Guignard, ZS)

廃墟

3つ並んだ壁への映像投影からなる
インスタレーション、各4分38秒、2013

石鎚山は四国のある島に存在する。

かつての住人がこの島を退いてから、周辺の家々はうらぶれつつあり、彼らの過去の足音はもはや聞こえない。
しかしこの場所の住人は、姿は見せずとも、今でも廊下や痛んだ畳の上を歩き、壁を通り抜けては家中を走り廻り、外壁にもたれ、雨の日には縁側でパイプの煙をくゆらせている。

雑草の僅かな陰、岩場のどこにでも咲いている白い花が照り返した光のなか、今も咲き続ける落ちぶれた古い花壇、埃がきらめく樹木のあいだ、不規則に飛行するぴかぴかした小さな虫の浮遊運動、住人はここにいる。私はあの場所に辿り着き、この時間の「はざま」に転げ落ちた。私自身がこの場所を膨張させ、引き延ばし、歪ませる。光と色をぼやけさせ、その中に自分の物語を投影させた。

( traduction : Moe Wada & Tomooki Shiba /
翻訳者 : 和田 萌恵 & 芝 知宙 )

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